Soudain, une silhouette apparaît en ombre chinoise derrière le rideau, la silhouette lève le bras, est-ce le vrai Polnareff ? Une partie du public reste encore dubitative. Les 2 premiers accords de « la poupée qui fait non » (*) retentissent… Le rideau s’ouvre quelques secondes plus tard, Polnareff apparaît alors, vêtu d’une chemise blanche aux manches ample serrée sous un gilet noir. Grand pantalon, noir également. Sobre accoutrement comparé aux images des années 70 qui nous restent en tête ! En revanche, l’artiste arbore à nouveau sa coiffure de la grande époque (bien que personnellement, sa coiffure précédente, les cheveux tirés en arrière avec une plume lui allait beaucoup mieux !) Les éternelles lunettes à la monture blanche sont toujours là.
Après avoir pris sa plus belle voix, il a déclaré : « J’ai pas préparé de discours, mais je dirais : « Enfin ! » » il ne croyait pas si bien dire !
L’artiste entonne « Je suis un homme » avec des paroles mises au goût du jour, et fait participer le public, notamment en insistant sur le mot « pédé » ! Le spectacle commence sobrement de manière à ce que toute l’attention soit portée sur la musique et sur sa voix, que quelques uns qualifient un peu abusivement d’inchangée. Malgré tout, la justesse et la sensibilité sont toujours là, mais l’artiste ne s’aventure plus qu’avec parcimonie dans les aigus laissant le soin à ses charmantes choristes de le faire…
Une séquence Polnareff (presque) seul au piano montre qu’il n’a rien perdu de sa dextérité à manier l’instrument, et en a fait pleurer plus d’un(e) ! Mais pas moi…Les 2 écrans lunettes zooment sur les mains de l’artiste se promenant sur le clavier avec une incroyable légèreté.
Séquence émotion lorsqu’arrive « L’homme qui pleurait des larmes de verre » chanson passée quasi inaperçue à l’époque (1974) alors qu’elle a fait beaucoup parler d’elle ces derniers temps. Eclairages sublimes symbolisant ces larmes se brisant au sol, dans un chapiteau lumineux dont la structure sert de support à des faisceaux lumineux multicolores, et dont les facettes font office d’autant d’écrans où sont projetées des images illustrant certains morceaux. Comme par exemple sur le « Bal des Laze » ou de gigantesques flammes entourent l’artiste.
Autre élément du fabuleux décor : de gigantesques sphères (une douzaine) accrochées de part et d’autre des lunettes géantes viennent renforcer l’aspect coloré du spectacle. Les prouesses des éclairagistes atteignent leur sommet sur « La mouche », « le bal des Laze » et « L’homme qui pleurait des larmes de verre ».
Rythme endiablé sur « Y’a qu’un cheveu », « La mouche » et surtout sur « Je cherche un job » encore un titre assez méconnu du répertoire. Ce titre, à l’origine, la face B de « On ira tous au paradis » (qui clos le spectacle) dévoile toute sa splendeur Rock’n’roll sur scène alors que la version studio était quelque peu faiblarde.
Sur les 4 « nouvelles » promises sur l’antenne de RTL, on a bien sûr eu droit à « Ophélie flagrant des lits», qui restera sans doute comme une erreur de parcours (**), mais rattrapée par « Position » (***), absolument inédite, chansonnette érotique sur fond jazzy très sautillante, beaucoup plus réussie qu’ « Ophélie ». Pas d’autre inédite…
Mention spéciale à « Sous quelle étoile suis-je né ? » aux arrangements planants mettant en valeur une ligne de basse très réussie. On regrette cependant que quelques morceaux aient été repris avec exactement les mêmes arrangements que sur « Live at the Roxy » ( « Qui a tué Grand Maman », « Lettre à France »…). Au bout de 11 ans, il aurait pu faire un effort quand même !
Une fausse fin vers la fin (ah bon ?) du spectacle trop rapidement enchaînée à un rappel prévisible donna l’impression frustrante qu’à la vraie fin il n’y en a pas eu ! (Vous m’suivez ?)
La coda du spectacle fut pourtant grandiose : Gigantesque KARAOKE sur « On ira tous au paradis » au cours duquel une pluie d’étoile s’abattit sur les 17000 spectateurs du POPB. Il s’agissait en fait de myriades de lunettes polnareffiennes découpées dans un papier métallique figurant autant de petits miroirs tombés du ciel… (****) Ce soir là, c'est sûr, nous étions tous au paradis !
La suite dans quelques jours…
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(*) 40 ans après, elle n’a toujours pas changé d’avis la salope !
(**) Peut être est-ce notre oreille qui n’est pas encore prête à l’apprécier à sa juste valeur ?
(***) « Position vertiiiiiicale… Pour lèvre horizoooontales… » J’ai eu ce gimmick dans la tête tout le long du trajet du retour ! Si après on va dire qu’elle n’est pas accrocheuse…
(****) Ces fameuses lunettes, omniprésentes dans le spectacle (lunettes géantes du décor, vraies lunettes sur le nez du chanteur, sur les instruments, dans les éclairages projetés) semblent être définitivement la marque de fabrique de Polnareff