Il existe de nombreux portraits de Mozart. Mais n'avez vous pas remarqué la particularité insolite qu'aucun d'entre eux ne se ressemble ? Certes on retrouve certains traits communs (yeux globuleux, face de rats, boule au bout du nez...) plus ou moins mis en évidence en fonction des portraits, mais l'expression du visage est à chaque fois très différente, ce qui fait qu'on a énormément de mal à se l'imaginer en vrai.
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Tout ce que l'on sait c'est que Mozart était petit, très mince, avait une grosse tête par rapport au corps et avait un teint très pâle, maladif. De plus, sa peau portait les séquelles d'une variole contractée à l'âge de 12 ans et qui faillit l'emporter (mais Dieu merci, il survécut !).
Il existe cependant 2 portraits dont on sait qu'ils sont très ressemblants. Par exemple le portrait anonyme, dit "Mozart de Bologne" (reproduction ci-dessous), et dont le père de Mozart (Léopold) a dit « Malerisch hat es wenig wert, aber was die Ähnlichkeit anbetrifft, so versichere ich Ihnen, daß es ihm ganz und gar ähnlich sieht. »(*1)
Mozart de Bologne (21 ans) | Mozart de Doris Stock (34 ans) |
Un autre portrait signé Doris Stock (reproduction ci-dessus) est réputé pour être l'un des plus ressemblants du génie mort trop tôt. Il faut donc se fier à ces deux portraits si l'on veut imaginer le vrai visage de Mozart, par contre, ils ne se ressemblent pas, d'autant moins qu'ils ne le représentent pas sous le même angle ni au même âge...
On aurait pu également avoir certains indices sur le visage de Mozart grâce au fameux crâne qui a été récupéré dans sa tombe(*2) et qui s'est transmis de génération en génération. Malheureusement, des tests d'ADN récents (par comparaison avec des cellules issues des ossements de ses parents) ont prouvé qu'il ne s'agissait pas du vrai crâne de l'artiste...
Autre faux espoir dans la quête du vrai visage de Mozart : Le masque funéraire. En effet à l'époque, on faisait systématiquement des masques funéraires des morts. Il en a donc été fait un de Mozart qu'a conservé Constanz Weber (sa veuve)... jusqu'à ce que cette connasse le fasse tomber le brisant en mille morceaux... De toutes façons, à sa mort, le visage de Mozart était, parait-il tuméfié par la maladie et méconnaissable. Toujours est-il que ça aurait été tout de même intéressant de conserver ce masque intact jusqu'à nos jours, cela ne pardonne donc en aucun cas la maladresse de cette bécasse de Constanz.
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20 ans | 77 ans |
Injustice de l'histoire : On connait le visage de Constanz ! On a en effet une photographie unique où elle apparaît, 2 ans avant son trépas. De plus les portraits de la bécasse, jeune, sont tous similaires. On reconnaît aisément son visage sur la photo d'elle vieille en comparant avec les portraits d'elle jeune.
D'autres compositeurs, tels que Beethoven ou Schubert ont laissé une plus grande cohérence sur les portraits d'après modèle vivant qu'on a fait d'eux. La ressemblance de leurs portraits avec leur masque mortuaire est évidente. Nous étudierons cela dans un prochain article consacré aux masques mortuaires.
On ne saura donc jamais, bien qu'on sache qu'il devait avoir une sale gueule, quelle tête avait Mozart. Heureusement qu'en compensation, il nous a laissé une oeuvre riche et demeurée, elle, intacte ! (*3)
Pour en savoir plus sur le propos, je vous invite à aller visiter les 2 liens suivants :
(*1) C'est de l'Allemand, ça veut dire : « C’est une œuvre d’art de valeur médiocre, mais je peux vous assurer que du point de vue de la ressemblance, elle est parfaite. »
(*2) Le corps de Mozart, contrairement a ce qui a souvent été dit n'a pas véritablement été jeté en vrac dans une fosse commune, mais dans un casier (bien qu'anonyme) où l'on enterrait les morts à l'époque à Vienne. Un fossoyeur ayant assisté à l'enterrement de Mozart a récupéré plusieurs années après le crâne dans le casier dont il se souvenait être celui de Mozart. Pas de bol, c'était pas le bon...
(*3) Bien que certaines oeuvres ont parait-il eu le manuscrit détruit sans qu'aucune copie de subsiste...
http://mymozart.free.fr/apparence.htm http://mozartina.com/janvier2006-1.htm